THE EMILE ZOLA SOCIETY

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Affiches:   Feuilletons : Cinéma : Théâtre

Affiches
Les affiches des adaptations pour le théâtre
(translations into English to come)

L'ASSOMMOIR

Théâtre de la Porte Saint-Martin.
Tous les soirs, à partir du 1er novembre 1900.
Signé Steinlen, en bas à gauche.
Imp. Charles Verneau, rue Oberkampf, Paris.
Reproduction réduite vendue au Musée Carnavalet.
0,70 m x 0,40 m.
Collection du Musée Emile Zola.

L'Assommoir

L'Assommoir, dont la publication en feuilleton avait déjà connu bien des péripéties en 1876 suscita une véritable bataille quand le livre parut en librairie, au début de 1877. Le tapage fait autour de l'ouvrage contribua finalement à sa réussite. Le roman eut trente-huit éditions en 1877, douze en 1878. C'est alors, le 18 janvier 1879, que le théâtre de L'Ambigu donna la première représentation du drame tiré de L'Assommoir, par William Busnach et Octave Gastineau. Le succès de la pièce qui tint l'affiche jusqu'au 17 novembre renfloua le théâtre. L'Ambigu reprit les représentations du 20 septembre au 20 octobre 1881. Ensuite, Le Châtelet assura la relève du 20 juin au 28 juillet 1885, puis du 9 février au 111 avril 1886. La pièce se jouait encore en 1900 comme le prouve cette affiche.

Ici, Steinlen a indu dans son dessin l'affiche du théâtre de la Porte Saint-Martin qui annonce la représentation de L'Assommoir tous les soirs, à partir du ler novembre 1900. C'est pour lui un moyen très habile d'indiquer les noms du directeur, du chef d'orchestre - car c'est d'un vaudeville qu'il s'agit - des acteurs et des neuf tableaux qui composent la pièce. Nous sommes dans le cabaret L'Assommoir. Gervaise et Coupeau occupent les deux tiers de l'image, en bas, au premier plan. Le second plan, en haut à gauche, correspond à la cloison où est fixée l'affiche du théâtre. Au troisième plan, en symétrie à droite, apparaissent le père Colombe et trois de ses clients. Enfin, dans un dernier arrière-plan se profilent des bouteilles et quelques fioles. Cette construction en abîme aboutit à l'alcool. Mais la scène du premier plan campe les personnages bien avant leur déchéance. Le geste de Coupeau, enlaçant les épaules de Gervaise pour l'attirer à lui, est empreint de tendresse. La mince silhouette de la jeune femme, serrée entre son volumineux panier à linge et la table du cabaret, s'inscrit dans des lignes gracieuses et des taches colorées: corsage à petites fleurs brique et jaune, jupe de cotonnade rayée de gris, écossais bleu et blanc du couvercle du panier. Même soin dans le détail du costume de Coupeau: casquette sombre, tricot rayé, veste bleue, pantalon noir.

Steinlen dessine ici ses personnages avec une émotion triste. Gervaise, pâle et fine, semble pleine d'appréhension. Les prunes à l'eau-de-vie attendent encore dans son verre. Coupeau a un sourire trop enjôleur.

NANA

Sans mention du théâtre qui joue la pièce, sans doute à ajouter, selon les circonstances, dans le bandeau vide du haut.
1,43 m x 1,03 m. Lithographie en couleurs.
Collection particulière.

Nana

C'est à L' Ambigu qu'a lieu la première de Nana, le 29 janvier 1881. Malgré la très active participation de Zola, Busnach a signé seul l'adaptation du roman au théâtre. Le public du mélodrame, bouleversé, applaudit, mais la critique désapprouve. Sarcey écrit: Les sentiments sont faux, et faux les événements, et faux le langage. Mais les accessoires sont vrais.

La scène dépeinte ici paraît lui donner raison. Georges Hugon, qui a découvert que Nana le trompait avec son frère Philippe, a tenté de se suicider, en s'emparant des ciseaux à broder de Nana. Sa mère, Mm' Hugon, arrivée sur ces entrefaites, se lamente sur son fils, puis apostrophe Nana en ces termes: Vous m'avez pris mes enfants, que Dieu prenne le vôtre! (Acte IV, scène 16.) Dans le roman, elle se contente de dire: Ah! vous nous avez fait bien du maI !

Le dessinateur a outré le caractère mélodramatique de l'entrevue et les gestes pathétiques des personnages, si bien que la scène sonne faux et ne suscite aucune émotion. Le contraste des rouges, des noirs et des blancs constituent pourtant une réussite.

GERMINAL

Sans mention du théâtre qui joue la pièce, sans doute à ajouter, selon les circonstances, dans le bandeau vide du haut.
1,43 m x 1,03 m. Lithographie en couleurs.
Collection particulière.

Germinal

L'adaptation théâtrale de Germinal connut bien des péripéties. D'abord, en 1885, la collaboration de Zola avec Busnach reste assez mystérieuse, l'écrivain ayant voulu se passer de son coéquipier. Ensuite, se produisirent de très sérieux démêlés avec la censure, si bien que la pièce ne put être jouée au Châtelet que le 21 avril 1888. Zola, outré des coupures pratiquées dans le texte, n'assista pas à la représentation. Au bout de dix-sept séances, le drame ne fut plus joué et est demeuré inédit.

Le même Emile Lévy, qui avait dessiné l'affiche annonçant le feuilleton de Germinal dans Le Gil Blas, en 1884, exécuta l'affiche de l'adaptation théâtrale quatre ans plus tard. Aucune mention de Busnach; seul le nom de Zola qui veut prendre sur lui la responsabilité de son drame.

Nous avons sous les yeux une très belle composition qui semble plus inspirée par les descriptions du roman que par les scènes de la pièce. Les lettres du titre, disposées en diagonale descendante, séparent deux tableaux: en haut à droite, la grève; en bas à droite, le travail dans la mine. Ce deuxième tableau se découpe lui-même en trois croquis: au centre, une longue galerie, en perspective menaçante; à côté. des haveurs en train d'abattre le charbon; et, au premier plan, une berline attelée d'un cheval. Sur toute la hauteur de l'affiche, se dressent, à gauche, deux des personnages principaux: Catherine, épouvantée, plantée devant Chaval, pour le défendre de l'ivresse meurtrière d'Etienne qui n'est pas figuré ici (cinquième partie, chapitre M. L'affiche rend donc parfaitement compte à la fois de l'intrigue sentimentale de l'oeuvre et de sa portée sociale.

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